Agostino Steuco, De Perenni Philosophia, Stuttgart-Bad Cannstatt, Frommann-Holzboog, (oct.) 2024, 5 vol., CXIV-2268 p. (« Editionen zur Frühen Neuzeit », 5/1-5). Notice d’éd. [Le monumental traité Sur la philosophie éternelle du bibliothécaire du Vatican Agostino Steuco (1496-1548), imprimé pour la première fois à Lyon 1540 Continuer la lecture de « Frank (Günter) [intr. et éd.] ; Böhling (Frank) [trad.], »
Catégorie : Philosophie
Decaix (Véronique) [art.],
« À la racine de la personne. Oubli et volonté chez Pierre de Jean Olivi », Recherches de théologie et philosophie médiévales 91/1, 2024, p. 63-85. Notice d’éd. [Considère l’analyse par Pierre Olieu du phénomène de l’oubli chez les démons Continuer la lecture de « Decaix (Véronique) [art.], »
Ehret (Charles) [art.],
« Soul and Power in Aquinas. An Un-Aristotelian Distinction », Recherches de théologie et philosophie médiévales 91/1, 2024, p. 7-34. Notice d’éd. [À propos de la distinction entre l’essence et les facultés de l’âme chez Thomas d’Aquin Continuer la lecture de « Ehret (Charles) [art.], »
Del Soldato (Eva), Vanhaelen (Maude) [dir.],
Teaching Plato in Italian Renaissance Universities, Turnhout, Brepols, 2024, 176 p., 1 ill. en noir et blanc (« Studia artistarum », 51). Notice d’éd. [À la Renaissance, le cursus universitaire des arts se fondait presque exclusivement sur Aristote. Avec le retour de Platon, les professeurs de philosophie se mirent, en s’écartant des programmes officiels, à enseigner les dialogues de Platon. Continuer la lecture de « Del Soldato (Eva), Vanhaelen (Maude) [dir.], »
Morin (Yvan) [monogr.],
Ficin et la modernité. S’élancer avec la Terre au Ciel, une si humaine symbolisation, Paris, L’Harmattan, 2024, 250 p. Notice d’éd. [Selon Ficin, « la terre, mobile par ses parties se serrant autour de son centre, ne se constitue qu’en semblant immobile. Continuer la lecture de « Morin (Yvan) [monogr.], »
Toussaint (Stéphane) [art.],
« Ficino, Lucretius and semen », Mediterranea 9, 2024, p. 377-383. Notice de QSH. Dans la perspective d’une édition critique du De amore de Ficin, pose la question de l’origine d’une leçon inconnue d’un vers de Lucrèce cité en De amore VII, 11 : Continuer la lecture de « Toussaint (Stéphane) [art.], »
Blum (Paul Richard) [monogr.],
Oracles of the Cosmos. Between Pantheism and Secularism, Bâle, Schwabe, 2022, 102 p. (c.r. Marco Pellegrini, Mediterranea 9, 2024, p. 517-523. Volume formé de deux études sur les rapports entre visions théologique et scientifique du monde de la Renaissance à nos jours, Continuer la lecture de « Blum (Paul Richard) [monogr.], »
Edelheit (Amos) [monogr.],
A Philosopher at the Crossroads. Giovanni Pico della Mirandola’s Encounter with Scholastic Philosophy, Brill, Leyde-Boston 2022 (« Brill’s Studies in Intellectual History », 338). (c.r. Brian Garcia, Mediterranea 9, 2024, p. 349-360. Pic sert ici de loupe pour observer les variations de la pensée scolastique. La thèse principale est en effet que les idées philosophiques fondamentales de Pic et bien des aspects de ses sympathies théologiques ne peuvent se comprendre sans son implication dans les traditions diverses de la scolastique du moyen âge et de la Renaissance, contexte qui aurait été jusqu’ici insuffisamment pris en compte. C’est ici la diversité de cette scolastique qui importe. Il s’agit aussi de contrebalancer l’importance excessive accordée à l’influence de la Kabbale et de la mystique juive depuis les travaux de Frances Yates et de Chaim Wirszubski, suivis récemment par Brian Copenhaver (Pico della Mirandola on Trial. Heresy, Freedom, and Philosophy, Oxford 2022), qui prête cependant attention à l’Apologie et à son caractère universitaire et scolastiqueet inclut parmi les sources Robert Holcot et Jean Cabrol. Stefano Caroti est de ceux qui se sont montrés attentifs aux sources scolastiques.
L’ouvrage compte trois parties: I, la formation scolastique de Pic à Padoue (Élie Del Medigo assurément ; Nicoletto Vernia presque à coup sûr, sans doute pas directement le dominicain Francesco Securo da Nardo, possiblement le scotiste Antonio Trombetta) et à Paris (où anciens et modernes, nominalistes et réalistes, au XVe siècle, peuvent n’être pas des termes statiques) ; cette diversité explique en partie la complexité de sa pensée. La deuxième partie considère l’attitude de Pic vis-à-vis de ces traditions, en termes de « traces » dans le Discours (introductif aux Thèses), les Thèses et l’Apologie, à travers huit chapitres dont six à propos des Thèses. La troisième partie traite des réactions scolastiques à son œuvre, sa pensée et sa méthode, avec six autres chapitres portant sur Bernardo Torni, Galgani da Siena, Pedro Garsia, Giovanni Caroli, Antonio Cittadini di Faenza et Pietro Pomponazzi, en philosophie naturelle, théologie, métaphysique et astrologie. Au ch. 13, « Galgani da Siena against a Thesis on the Nature of Sound », l’A. relève la notable caractérisation d’Averroès par Galgani : utilisant des traductions peu sûres d’Aristote, le « Commentateur » par excellence aurait moins fait œuvre de commentateur que de philosophe original : et l’A. d’indiquer la pluralité des averroïsmes de la Renaissance comme une voie de recherches futures. Les cent quinze premières des neuf cents thèses (scolastiques latines, grecques platoniciennes, arabes aristotéliciennes, grecques aristotéliciennes, pythagoriciennes, kabbalistiques, d’Hermès Trismégiste, des théologiens chaldaïques, soit quatre cent deux thèses ; et quatre cent quatre-vingt-dix-huit thèses personnelles ; le tout en théologie, métaphysique, mathématiques et magie) portent sur des auteurs latins, à savoir six maîtres scolastiques : Albert le Grand, Thomas d’Aquin, François de Mayronnes, Jean Duns Scot, Henri de Gand et Gilles de Rome. L’A. en identifie les sources et en reconstitue les contextes. Il les a qualifiés dans le Discours introductif comme « nos philosophes ». L’étude ingrate des contextes montre par exemple dans le cas d’Albert le Grand (seize citations) que Pic ne s’est pas borné à répéter ou à présenter ses vues, mais à penser lui-même à travers une formule d’Albert, même si celle-ci, dans son contexte, prenait d’autres inflexions. De même avec saint Thomas, il arrive que de légers changements dans la terminologie expriment une sorte de réélaboration : la recherche de vérité du philosophe ne s’accommode de nulle allégeance(« Nullius addictus iurare in verba magistri ») ; le compte rendu de la pensée de Thomas, et plus encore de Duns Scot avec l’école duquel il est en familiarité, est néanmoins jugé le plus souvent exact ; celui d’Henri de Gand manifeste plus de divergence. Le caractère fragmentaire du discours ainsi produit pousse l’A. à chercher comment Pic aurait résolu certaines difficultés si la discussion orale des thèses avait effectivement eu lieu. L’A. ne veut pourtant pas montrer que Pic ait été un scolastique « comme on l’entend d’ordinaire », apparemment, à cause de sa conception inclusive de la philosophie : nous voyons aux ch. 4 et 5 qu’à la façon d’Ange Politien, Ermolao Barbaro et Marsile Ficin, Pic aurait fourni un modèle historique contrastant grandement avec l’approche systématique des scolastiques. La « dialectique » de Politien, transcendant la logique aristotélicienne, élève la philosophie antique au dessus de celle du moyen âge que son approche tend à « exclure », tout en insistant sur ce que la vraie philosophie doive être défendue ratione vel auctoritate, méthodes mêmes des scolastiques. Pic, en revanche, ne se soucie pas d’opposer les philosophes gréco-latins à ceux du moyen âge, il suit un modèle inclusif et en même temps il dépasse les limitations et les méthodes scolastiques. Le philosophe recherche exclusivement la vérité, ce qui le distingue de l’orateur et de l’homme politique ; la philosophie n’est plus seulement propédeutique aux disciplines plus élevées, médecine, droit et théologie. Ce nouveau statut semble impliquer l’emploi d’un vocabulaire technique propre et la prise en considération de toutes les sources possibles. Mais la pratique scolastique de la dispute publique lui paraît essentielle et il en trouve les précéédents chez Platon et Aristote. Sans faire de Pic un moderne avant la lettre, M. Edelheit discerne dans ces traits la « naissance » d’une nouvelle approche de la philosophie. Inversement, cette caractérisation appelle à une nouvelle façon d’écrire l’histoire de la philosophie dans laquelle la scolastique ne serait plus discréditée comme issue d’un déclin et elle-même sans postérité).
Copenhaver (Brian) [art.],
« From 737 Conclusions by Jean Cabrol to Giovanni Pico’s 900 Conclusions », Mediterranea 9, 2024, p. 53-105. Notice de QSH. Montre en détail qu’en dépit des apports d’Élie Del Medigo, Flavius Mithridate et Marsile Ficin, ce sont les Defensiones theologiae divin Thomae Aquinatis du dominicain Jean Cabrol, éditées en 1483-1484, qui par leur nombre, leur clarté, leur richesse et leur arrangement systématique, ont le plus nourri les neuf cents thèses de Pic de la Mirandole Continuer la lecture de « Copenhaver (Brian) [art.], »
Doel (Marieke van den) [monogr.],
Ficino and fantasy. Imagination in Renaissance art and theory from Botticelli to Michelangelo, Leyde-Boston, Brill, 2022, XX-368 p., ill. en noir et blanc et en couleurs (« Aries Book Series », 29). [Remaniement d’une thèse de doctorat de l’université d’Amsterdam, Ficino en het voorstellingsvermogen : phantasia en imaginatio in kunst en theorie van de Renaissance, 2008. La question posée est celle d’une influence du philosophe florentin Marsile Ficin sur l’art de son temps Continuer la lecture de « Doel (Marieke van den) [monogr.], »