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Lecuppre (Gilles), Pibiri (Eva) [dir.],

« Mariages faillis (moyen âge, première modernité) », dans Cahiers de recherches médiévales et humanistes 48/2, (févr.) 2024, p. 15-216. D’après notice d’éd. [Contient : Lecuppre (Gilles), Pibiri (Eva), « Introduction », p. 15-28 [l’étude des mariages ratés donne accès à la complexité des choix et des revirements qui régissent les unions des grands. Il s’agit à la fois des projets inaboutis et des mariages brisés. La notion d’alliance dynastique réussie, sinon heureuse, est ainsi mise en perspective. Une certaine labilité semble la norme, reflet de l’instabilité des nécessités politiques] ; Avignon (Carole), « Échecs subis, échecs concertés. Approches typologiques de mariages manqués au regard du droit canonique médiéval et de sa mise en œuvre juridictionnelle (XIe-XVe siècle) », p. 29-44 [répertoire de mariages ou de projets de mariage faillis ou de l’aristocratie médiévale, appréhendés selon la grille du droit canonique, de la réflexion des canonistes et des dispositifs de régulation sociale rendus possibles par la justice] ; Lecuppre (Gilles), « Les mariages imaginés – et empêchés – des comtes et comtesses de Flandre (XIIIe-XIVe siècle) », p. 45-57 [dominée par les décisions du suzerain français, qui dispose des héritières et leur refuse des alliances qui menaceraient l’intégrité de son royaume, la Flandre connaît aussi des pressions anglaises quasi constantes après 1280, allant dans le sens de l’adéquation des intérêts économiques des sujets flamands avec les orientations dynastiques de leurs princes. C’est pourtant l’autorité du roi qui prévaut en ce domaine aussi et toute union envisagée peut être défaite] ; Pibiri (Eva), « Mobiles et conséquences. Projets matrimoniaux avortés à la cour de Savoie au XVe siècle », p. 59-76 [Amédée VIII, duc de Savoie, pape du concile de Bâle en 1439 sous le nom de Félix V, tenta de négocier des alliances matrimoniales pour soutenir son pontificat. À la même époque, son fils Louis envisagea pour ses enfants des unions, le plus souvent combattues par son père. On examine ici les raisons de ces échecs et de ces discordes ainsi que les réactions que ces mariages manqués suscitèrent chez les intéressés et la manière dont ils furent perçus] ; Cauchies (Jean-Marie), « Charles de Habsbourg et Claude de France (1500/1506). À la poursuite d’un mariage introuvable… », p. 77-92 [des négociations en vue d’un mariage entre Charles, fils de l’archiduc Philippe le Beau, et Claude de France, fille du roi Louis XII, s’amorcent dès 1500, dans l’enfance des jeunes princes. Les grands-pères de Charles, Maximilien Ier et le roi Ferdinand d’Aragon, auteurs de traités ondoyants, s’y emploient. Une duplicité partagée et de constantes tergiversations politiques ne facilitant pas les choses, le projet échoue définitivement au printemps 1506] ; Kalogérakis (Clara), « Henri VII Tudor et les infantes d’Aragon-Castille. Les multiples ressorts de la promesse d’alliance dynastique », p. 93-125 [après le décès de sa femme, Henri VII d’Angleterre entame des pourparlers pour s’unir à Marguerite d’Autriche ou à la reine Jeanne Ire de Castille. Ces infantes sont liées à la succession complexe des couronnes de Castille et d’Aragon. L’Angleterre se place ainsi dans l’Europe des Guerres d’Italie. Le rôle des infantes d’Espagne dans les tractations diplomatiques est rendu particulièrement visible par l’étude de ces deux projets de mariage, non aboutis] ; Marinho Fernandes (Marcos), « Mésalliance d’amour. Le projet secret de Frédéric du Palatinat et Éléonore de Habsbourg (1515-1517) », p. 127-140 [destinée à un mariage royal, Éléonore de Habsbourg établit une affinité secrète avec Frédéric, fils de l’Électeur palatin au service de la maison d’Autriche. Au bout de deux ans, ils conçurent un projet de mariage à l’insu du roi, qui proscrivit absolument cette union. L’article analyse la façon dont la notion de supériorité de rang et la culture de l’endogamie royale contribuèrent à l’échec du projet] ; Özcan (Julie), « Les enfants d’Henri VIII Tudor ou les alliances impossibles (1518-1581) », p. 141-168 [les mariages non aboutis mettent en lumière la fragilité des négociations soumises au jeu politique et aux hasards démographiques, voire aux inclinations personnelles des princes et princesses. Avec les enfants d’Henri VIII, la bâtardise, la réginalité et la religion sont au cœur des échecs répétés analysés ici] ; Gay (Louise), « Le ‘‘crime de la répudiation’’ et la guerre du douaire de Rozala-Suzanne d’Italie et Robert II », p. 169-185 [dès ses débuts, la dynastie capétienne connaît un échec matrimonial aux répercussions militaires jamais vues et sans équivalent par la suite. Peu de temps avant l’an mil, le divorce de Robert II « le Pieux » et de Rozala-Suzanne d’Italie, comtesse douairière de Flandre, conduit à un affrontement armé entre les anciens époux. Cet événement  met en valeur la capacité des dames à défendre leurs intérêts et permet d’appréhender la société aristocratique mouvante de la fin du Xe siècle] ; Rodrigues (Ana Maria S. A.), « Deux mariages ratés, deux reines humiliées Jeanne de Castille (1462-1530) et sa mère Jeanne de Portugal (1439-1475) », p. 187-200 [désireux de se défaire d’une épouse qui ne lui avait pas fourni d’héritier en douze ans, Henri IV de Castille affirma avoir été empêché de consommer le mariage en conséquence d’un maléfice. Il épousa ensuite Jeanne de Portugal. Lors des conflits qui marquèrent son règne, son impuissance fut invoquée pour accuser la reine d’adultère et délégitimer leur fille Jeanne. L’appui d’Alphonse V de Portugal n’empêcha pas Jeanne de Castille d’être déchue de ses droits et cloîtrée] ; Bousmar (Éric), « Du mariage à la guerre entre époux Le cas de Jacqueline de Bavière et Jean IV de Brabant (1418-1427) », p. 201-216 [Jacqueline de Bavière, comtesse de Hainaut, Hollande et Zélande, contracta quatre mariages deux au moins peuvent être considérés comme faillis. Son union avec le duc de Brabant Jean IV n’ayant procuré ni héritier, ni collaboration conjugale, ni renforcement lignager ou étatique, elle le répute invalide et épouse le duc de Gloucester. Ce troisième mariage faillit à son tour faute de reconnaissance canonique. On examine ici les contours et les causes de ces faillites].


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Jean-Pierre Rothschild (28 février 2025). Lecuppre (Gilles), Pibiri (Eva) [dir.], Quid sit homo. Consulté le 19 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13ejd