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Cagnoli Fiecconi (Elena) [monogr.],

Ethics for rational animals. The moral psychology at the basis of Aristotle’s ethics, Oxford, Oxford University Press, 2024, X-225 pages. D’après notice d’éd. [Propose une interprétation nouvelle de l’akrasia, de la sagesse pratique et de la vertu du caractère, à partir de la psychologie morale qui fonde l’éthique d’Aristote. La sagesse pratique est une perfection rationnelle persuasive ; la vertu, une perfection d’écoute ; l’ignorance que comporte l’akrasia est en réalité un défaut de persuasion. Par suite de cette reconstruction, la psychologie morale d’Aristote apparaît comme un intellectualisme qualifié. Intellectualisme, parce que la sagesse pratique apparaît alors comme une sorte de savoir capable de gouverner le désir et l’action tandis que l’akrasia contient une forme d’ignorance. Qualifié, cependant, parce que la sagesse pratique ne s’arrête pas à la saisie de la vérité regardant le bien de l’homme mais doit aussi être en mesure de communiquer persuasivement cette vérité à la connaissance non rationnelle et au désir. L’étude des œuvres d’éthique, de psychologie et de biologie d’Aristote permet à l’auteur de mettre au jours des voies ignorées par lesquelles la connaissance rationnelle, la connaissance non rationnelle et le désir coopèrent et s’influencent mutuellement. Cela implique l’attention, la capacité de la partie rationnelle de l’âme à manipuler la partie non rationnelle et celle d’utiliser la phantasia pour la spéculation, la créativité et la recherche. L’auteur soutient que, sans être intégrée à la connaissance non rationnelle et au désir, la connaissance rationnelle digne de ce nom s’emploie à contrôler le comportement et les motivations de la personne. Elle défend plus particulièrement cette thèse fondamentale qu’il ne suffit pas aux hommes de saisir la vérité du bien humain pour régler leur conduite et leurs désirs, ce pourquoi la raison pratique ne se contente pas de cette saisie mais contrôle l’action et le désir en rendant cette vérité effective pour la partie non rationnelle de l’âme. Inversement, l’akrasia ne relève pas seulement d’un manque épistémique touchant cette même vérité, mais d’un échec à en persuader la partie non rationnelle de l’âme. Bibliographie, p. 199-211 ; index].


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Jean-Pierre Rothschild (28 février 2025). Cagnoli Fiecconi (Elena) [monogr.], Quid sit homo. Consulté le 19 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13ejc