(dir.) Women’s Agency and Self-Fashioning in Early Modern Tuscany (1300-1600), Rome, Viella, 2022. 170 p., 22 ill. (« Kent State University European Studies », 8). (Rec. Elena Taddei, Mitteilungen des Instituts für Österreichische Geschichtsforschung 131/2, 2023, p. 435 sqq. Sept contributions consacrées aux initiatives des femmes et à leur pouvoir de déterminer leur destin, en Toscane, du XIVe au XVIe siècle. Ces études de cas concernent des femmes mariées et des veuves appartenant au patriciat, des régentes, des mécènes et des saintes, leur pouvoir, leurs décisions, leur capacité à s’affranchir de certaines limitations et leurs contributions à la vie culturelle, religieuse et économique. Jane Tylus traite ainsi du style d’écriture de deux saintes mystiques, Catherine de Sienne et Brigitte de Suède, qui se considèrent et sont reçues comme des interprètes de la volonté divine. Simona Lorenzini, de même, analyse deux lettres d’une patricienne, Brigida Baldinotti (v. 1412-1491), veuve indépendante qui se fait directrice spirituelle et conseillère conjugale n frisant parfois l’hérésie. Ces exemples montrent que, loin d’être muettes, les femmes s’expriment, dans des textes maintes fois copiés, s’adressant aux femmes et aux hommes, en mesure d’influencer. La veuve d’un notable florentin, Ginevra Brancacci (1432-1499) a témoigné dans des souvenirs de ses pratiques religieuses : lecture de messes, déliement de vœux, nombreuses visites aux couvents et généreuses fondations à l’hôpital de la ville, tout cela la mettant en position de sainte protectrice spirituelle de sa famille (Deborah Pellegrino). C’est un rôle de tutrice séculière qu’exerce en revanche la Siennoise Eustochia Bichi dans la deuxième moitié du XVe siècle, veillant sur les biens et l’honneur de sa famille en l’absence de ses membres masculins, devant en des temps incertains apurer des dettes et obtenir le paiement de sa dot (Elena Brizio). Au milieu du même siècle, Lapa Acciaiuoli agit comme administratrice de biens dans le royaume de Naples et d’affaires de famille en Toscane, contrôlant les comptes, sollicitée pour des décisions et des conseils, écrivant d’abondance et maîtrisant le latin (Elsa Filosa). Bruce Edelstein montre que les portraits d’Éléonore de Tolède avec son fils aîné expriment une modification de son rôle en tant que duchesse de Florence. Enfin, Daniela D’Eugenio fait apparaître des allusions aux initiatives féminines dans des expressions populaires toscanes du XVIe siècle).
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Jean-Pierre Rothschild (26 janvier 2024). Lorenzini (Simona), Pellegrino (Deborah) [coll.]. Quid sit homo. Consulté le 15 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11u5x