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Russo (Maria Antonietta) [art.],

« Una pergamena dimenticata : storie di debiti e fedeltà nella Sicilia aragonese », Mediaeval Sophia 25, 2023, p. 73-90. Notice de QSH. La découverte dans les Archives d’État de Palerme d’un manuscrit de 1454 (provisoirement coté ASPa, Pergamena n. 12) permet l’étude des relations entre la famille des seigneurs de Sciacca, les Peralta, et leurs fidèles soutiens, les Perollo, dans le cadre de l’exercice du pouvoir seigneurial en Sicile au moyen âge tardif, cherchant à obvier à la crise de la rente foncière et à la croissance de l’endettement. Le soutien économique apporté par le miles Giovanni Perollo aux Peralta en raison de leurs nombreuses dettes conduisit sa famille à acquérir le fief de Culla par décision de justice en 1399 et à construire sa fortune sur ses créances. Le 20 janvier 1454, Andrea Perollo, fils de Domenico, obtint la confirmation de la dévolution du fief. Les crédits consentis devinrent la base de la fortune fondcière de la famille ; tous les fiefs acquis par les Perollo à partir de la fin du XIVe siècle provenaient des Peralta d’une façon ou d’une autre. Les dettes des comtes de Caltabellotta, le soutien économique et militaire des Perollo, la transmission des fiefs en compensation des sommes fournies pour répondre aux besoins des seigneurs de Sciacca caractérisent l’histoire, qui n’est pas isolée, de l’édification du patrimoine foncier d’une famille de chevaliers à la faveur des diffficultéés économiques d’un lignage aristocratique d’un rang supérieur. Celui-ci, comme beaucoup d’autres dans la Sicile de la fin du moyen âge, pressé par les dépenses de la guerre contre les Aragonais, par la crise des rentes seigneuriales, par les impôts successoraux, cherchait à augmenter ses droits de juridiction et à s’approprier ceux des villes relevant de la Couronne. Les prêts de leurs fidèles leur permettaient d’atténuer leurs besoins de liquidités tout en sauvegardant le noyau principal du domaine qui se transmettait à leurs descendants, mais une partie du patrimoine foncier servait à solder ces dettes, soit volontairement, à travers legs et donations, soit par contrainte, à la suite de décisions de justice.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Jean-Pierre Rothschild (2 septembre 2024). Russo (Maria Antonietta) [art.], Quid sit homo. Consulté le 12 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/1286c