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Burzelli (Luca) [intr. et éd.],

Pietro Pomponazzi and the Renaissance Theory of the Elements. A Study with Editions of Unpublished Texts, Louvain, Leuven University Press, (juillet) 2024, XII-295 p. (« Ancient and Medieval Philosophy. Series I », 66). Notice de QSH. Six extraits inédits portant sur les éléments et tirés de cours sur les De coelo, De sensu, Meteorologica et De generatione et corruptione d’Aristote sont édités et annotés, sans traduction, p. 107-269. Ils sont précédés d’un essai introductif organisé de la façon suivante : ch. 1, brève reconstitution des débats anciens et médiévaux regardant les éléments. Aristote les a décrits selon des paramètres conceptuels fondateurs, mais non sans ambiguïtés et contradictions qui donnèrent lieu aux débats. Les commentateurs péripatéticiens comme Alexandre d’Aphrodise (IIe-IIIe s.) cherchèrent à expliquer les textes et à en harmoniser les contradictions mais les débats culminèrent avec Avicenne (ob. 1037) et Averroès (ob. 1198) puis avec la scolastique latine ; on restitue donc trois interprétations, celles d’Avicenne (les formes des éléments ne sont pas altérés dans le composé), d’Averroès (elles y sont diminuées) et des scolastiques, avec saint Thomas d’Aquin († 1274) comme auteur de l’ « opinion commune » (les éléments ne perdent que leurs qualités dans le composé), avant d’introduire le débat du début du XVIe siècle. – Le ch. 2 traite des positions de Pomponazzi en reconstituant d’abord les enseignements sur les éléments qu’il a donnés à Bologne entre 1519 et sa mort en 1525, puis en analysant ses critiques des trois modèles d’interprétation précédents avant de présenter sa position personnelle (caractérisée par les notions de présence virtuelle des éléments dans un composé [mais il s’agit de virtualité substantielle et non seulement de celle des qualités premières, accidentelles, comme dans l’opinion commune] et de présence éminente de l’élément qui le marque de caractères propres) et les sources (Duns Scot au premier chef) et la structure argumentative de celle-ci ; son originalité, sa cohérence et sa conformité aux attentes et aux critères que Pomponazzi appliquait aux doctrines d’autrui sont évaluées pour finir. Le ch. 3 est l’étude philologique et stylistique des textes édités dans la deuxième partie : description des manuscrits et de leurs contenus (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 6448 ; 6450 ; 6534 ; 6536 ; Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 1279 ; il ne s’agit pas de reportationes mais de copies de textes rédigés à loisir) et analyse stylistique des cours (entre commentaires et traités, avec une rhétorique de pédagogue plutôt scurrile mais usant d’exemples remarquablement clairs). Le ch. 4 fournit une brève biographie de Pomponazzi. – Chronologie, bibliographie (p. 273-288), index des personnes et des lieux cités dans les chapitres introductifs, index des noms cités dans les textes édités.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Jean-Pierre Rothschild (31 juillet 2024). Burzelli (Luca) [intr. et éd.], Quid sit homo. Consulté le 19 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/1246j