Jacobi de Viterbio o.e.s.a. Quaestiones de divinis praedicamentis XXVIII-XXIX et Quaestiones de potentia et actu volendi I-III, Louvain, Leuven University Press, (mai) 2024, 284 p. (« Ancient and Medieval Philosophy », Series 1). Notice de QSH. Jacques de Viterbe (v. 1255-1307), religieux augustin, maître en théologie à l’Université de Paris, archevêque de Naples, fut l’un des principaux philosophes et théologiens de la fin du XIIIe siècle. Ce volume achève l’édition critique de ses écrits universitaires commencée par E. Ypma, avec les deux dernières de vingt-neuf questions De divinis praedicamentis et trois questions supplémentaires sur la volonté (De potentia et actu volendi). Dérivées de disputes tenues en qualité de maître régent augustin de théologie à Paris (1293-1297), elles contiennent de riches discussions sur des sujets d’importance. Une introduction historique et philologique de Chr. Schabel (p. XI-XXXVIII) est suivie d’une introduction doctrinale par M. D. Gossiaux (p. XXXIX-LXXXIII). Celui-ci dresse la liste des trente-deux questions, qui sont avec quatre recueils de questions quodlibétiques nos principales sources pour la connaissance de la théologie et la philosophe de J. de V. Elles visent à examiner de quelle manière s’appliquent à Dieu non seulement les dix catégories d’Aristote mais encore d’autres notions métaphysiques comme les transcendantaux et les paires d’opposés acte et puissance, antérieur et postérieur ; mais c’est la volonté humaine qui fait l’objet des trois dernières questions. La q. 6 en particulier, si Dieu appartient à un genre ou à une catégorie, manifeste que l’un des principaux thèmes de l’ouvrage est l’unité et la distinction des personnes divines, J. de V. prenant pour guide le De Trinitate de Boèce qui distingue des catégories secundum rem (substance, qualité, quantité) et d’autres qui sont des circumstantiae rei, comme les relations, l’altérité ou le nombre (qui concernent les Personnes), n’impliquant rien quant à l’essence, laquelle demeure, en Dieu, d’une unité parfaite. J. de V. estime que Dieu n’appartient pas un genre, ce qui supposerait similitude avec quelque autre objet, mais peut être catégorisé, par recours à l’analogie. Dans le présent volume, analysée en détail, la q. 28 interroge sur la possibilité d’antériorité et de postériorité en Dieu ; conclut qu’elle n’existe pas en lui mais qu’il est antérieur aux créatures, sauf peut-être dans la connaissance humaine en cette vie, où la connaissance de la créature précède celle du créateur. La q. 29 examine si Dieu peut être nommé cause selon toutes les espèces et les modes de la cause et répond que Dieu est dit cause en acte et per se, mais par analogie avec la causalité naturelle. Des trois questions sur la volonté humaine, elles aussi analysées de près, la q. 30 analyse longuement la volonté en tant que pouvoir de l’âme, la q. 31 recherche si la volonté ou son objet sont le premier agent d’une action volontaire et la q. 32, si elle est libre dans tous ses actes ; les positions tenues à ce sujet par J. de V., qu’il a détaillées davantage dans ses quodlibeta, sont celles d’un « volontarisme modéré » (Stephen Dumont). – L’édition critique comporte apparat critique et apparat des sources ; bibliographie, p. 151-157 ; index des mss, des auteurs anciens et médiévaux, des chercheurs contemporains et des lieux.
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Jean-Pierre Rothschild (30 juin 2024). Gossiaux (Mark D.), Schabel (Christopher D.) [intr. et éd.], Quid sit homo. Consulté le 15 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11wqo