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Beier (Kathi) ; Roesner (Martina) [dir.]

Über die Tugend / Thomas von Aquin, Meister Eckhart, Baden-Baden, Verlag Karl Alber-Nomos Verlagsgesellschaft, 2023, 462 p. (« Interpretationen und Quellen », 6). Notice de QSH. Très en vue en leurs temps, les doctrines des vertus de saint Thomas d’Aquin et de Maître Eckhart sont à présent négligées. Or, leur réflexion est de poids pour les débats d’aujourd’hui. Après l’introduction des éditrices (p. 9-24), on en fournit ici les passages les plus importants, en langue originale et en traduction moderne : Thomas, Summa theologiae Ia-IIae, q. 49, a. 2 (si l’habitus est une forme particulière de qualité) ; q. 49, a. 4 (si l’habitus est nécessaire) ; q. 55, a. 1 (si la vertu humaine est un habitus) ; q. 55, a. 2 (si elle est un habitus d’action) ; q. 55, a. 4 (si la vertu est définie comme il convient) ; q. 56 (le sujet de la vertu) ; a. 6 (si la volonté peut l’être) ; q. 61 (les vertus cardinales) ; a. 2 (si elles sont au nombre de quatre) ; q. 62 (les vertu théologales) ; a. 1 (s’il existe de telles vertus) ; a. 2 (si elles se distinguent des vertus intellectuelles et morales) ; a. 3 (s’il est adéquat de donner pour vertus théologales la foi, l’espérance et la charité) ; q. 63 (la cause des vertus) ; a. 1 si la vertu est en nous par nature) ; a. 2 (si quelque vertu est causée en nous par les œuvres assidues) ; a. 3 (si certaines vertus morales sont en nous par infusion) ; a. 4 (si la vertu acquise par les œuvres assidues est de même espèce que la vertu infuse). Maître Eckhart : Prologus generalis in Opus tripartitum (les vertus comme perfections spirituelles transcendantales) ; Prologus in Opus propositionum ; Expositio libri Sapientiae (les habitudes vertueuses comme conformations à la justice [divine]) ; Daz buoch der götlichen trœstungen [Livre de la consolation divine] ; Liber parabolarum Genesis ; Expositio evangelii Iohannis (Dieu le Père comme habitus immanent qui nous pousse à agir) ; Sermon allemand 39 ; Expositio [prima] Genesis (les différentes vertus ne forment qu’une à l’origine) ; Sermons allemands 35, 74 ; Liber parabolarum Genesis (la reconnaissance du bien et son action sur le désir et la volonté) ; Expositio Exodi ; Sermon allemand 86 (relations de la volonté, l’être, les œuvres et la possession de la vertu) ; Die rede der underscheidungen [Discours d’instructions] ; Sermons allemands 32 (les trois vertus divines), 33 ; Expositio Exodi ; Sermon latin XXV (la grâce, le « flux » de justice et le retrait comme plus haute vertu) ; Von abegescheidenheit (Le retrait) ; Expositio libri Sapientiae (la justice accomplie est la vie éternelle) ; Sermon allemand 67. Suivent sept études dans lesquelles des chercheurs modernes les interprètent, les comparent et les intègrent au débat universitaire d’aujourd’hui : Enders (Markus), « Das Wesen und die Bedeutung der sittlichen Tugenden für ein glückliches Leben des Menschen nach Thomas von Aquin und Meister Eckhart », p. 263-301 [analysant des éléments centraux des doctrines des deux auteurs, insiste d’abord sur leur différence : Thomas appréhende les vertus comme des propriétés accidentelles de l’homme, Eckhart parle d’une relation d’attribution analogue à celle de la justice au juste ; il propose ensuite une voie de convergence des deux doctrines] ; Nickl (Peter), « [Q]uanto virtus fuerit perfectior, tanto magis passionem causat. Tugend und Leidenschaft bei Thomas von Aquin », p. 302-315 [la doctrine thomasienne de la vertu s’oppose à l’idéal stoïcien de l’apatheia en faisant l’éloge de la souffrance qui assure la complétude de l’homme en joignant la passio avec la ratio, conditions d’une vie vertueuse, et qui le conforme au Christ] ; Perkams (Matthias), « Der moralische Partikularismus bei Thomas und die kognitive Rolle der Tugenden », p. 316-337 [contre l’idée reçue de Thomas comme éthicien généraliste, le présente en particulariste modéré pour des raisons à la fois métaphysiques et épistémologiques] ; Beier (Kathi), « Die Tugendethik des Thomas von Aquin : philosophisch oder theologisch, christlich oder universal ? », p. 338-353 [soutient contre les arguments d’Eleonore Stump et d’Andrew Pinsent le caractère strictement aristotélicien de la définition thomasienne de la vertu, en un sens non pas annulé mais transformé par la donnée chrétienne] ; Fuchs (Marko J.), « ‘‘Mit dem Spinozismus [die] größte Ähnlichkeit’’ ? Gott und Tugend bei Thomas von Aquin und Meister Eckhart », p. 354-380 [Eckhart plus intéressant que Thomas selon Heidegger : la raison pourrait en être qu’aucun des deux penseurs ne présentant une doctrine de la vertu indépendante de la théologie et purement philosophique, Eckhart se montre le plus radical par sa conception de l’unité formée par Dieu et la création] ; Quero-Sánchez (Andrés), « (Das) Nichts zu bewahren : Meister Eckharts Tugendlehre als Umformung konservativen Denkens », p. 381-401 [différences de conception de la vertu chez Thomas et Eckhart : chez le premier, ce qui a d’abord été donné par un habitus naturel mais ultimement divin se réalise dans l’acte vertueux accompli librement ; chez Eckhart, l’acte vertueux n’a pas d’autre fin que lui-même, sur fond non plus d’accomplissement, mais de séparation (Abgeschiedenheit) de tout et de soi-même] ; Roesner (Martina), « Virtuoso virtus est pro deo. Meister Eckharts Ethik zwischen Autonomie und Gottessohnschaft », p. 402-423 [ambivalence de la virtus chez Eckhart, qui inclut d’une part les vertus ou perfections spirituelles, justice, sagesse, etc., et peut se décliner au pluriel ; qui d’autre part signifie une puissance unique qui sous-tend toute action vertueuse et procède originellement de l’action de Dieu le Père]. – Annexe : abréviations, sources des textes, bibliographie (p. 436-443) ; les auteurs ; index des personnes, index des notions.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Jean-Pierre Rothschild (27 mai 2024). Beier (Kathi) ; Roesner (Martina) [dir.]. Quid sit homo. Consulté le 15 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11u93