Pastoral Care and Community in Late Medieval Germany. Albert of Diessen’s « Mirror of Priests », Ithaca (NY), Cornell University Press, 2022, XIV-215 p., ill. en noir et blanc. (Rec. Volker Leppin, Speculum 99/2, April 2024, p. 596-597. En dépit de l’écart existant entre ce que dut être la spiritualité populaire et les textes normatifs ou idéalisés qui sont conservés, Mme Klepper compte que certaines de ces sources peuvent aider à jeter un pont entre la religion des élites et celle dite populaire ; elle emploie à cet effet le concept de « religion vécue » posé par certains chercheurs, selon lequel les textes normatifs ne voudraient pas seulement gouverner la religion des laïcs mais en seraient aussi le reflet, parfois même la description. Suivant ici le religieux augustin du XIVe siècle Albert, de Dießen près de l’Ammersee en Bavière, auteur d’un Speculum clericorum, elle le préésente et l’étudie en cinq chapitres : 1, présentation du genre de ces manuels, suscités par le mouvement de cure pastorale né du IVe concile de Latran en 1215, le genre s’étant infléchi au début du XIVe siècle pour donner des traités plus brefs, davantage tournés vers les besoins immédiats et pratiques d’une congrégation ; le recours au concept de « théologie de la piété » de Berndt Hamm, The Reformation of Faith in the Context of Late Medieval Theology and Piety, 2003, aurait pu être utile ici. 2, Le milieu d’Albert, son enracinement dans la spiritualité augustinienne et ses liens étroits avec le couvent et la société urbaine en développement. 3, La tradition textuelle : l’on se trouve dans le cas exceptionnel de la conservation de trois éditions autographes, un premier état de 1370 et les produits de ses révisions de 1373 et 1378, celle de 1373 montrant clairement le sens de ses changements ; le texte est à part cela répandu en Bavière et en Allemagne du sud. 4, Panorama du contenu : il s’agit, sans surprise, d’une compilation, ordonnée selon les différents devoirs du clerc et du pasteur d’âmes, non seulement le sacrement de pénitence, comme beaucoup d’autres manuels, mais les autres (ils occupent la première partie de l’ouvrage), et davantage encore, traité dans la seconde partie, en particulier les funérailles, dont le traitement s’étend d’une version à l’autre, sans doute le reflet d’attentes de la société. Le ch. 5 est un retour de l’auteur sur son propre cheminement et sa découverte d’Albert, à propos de l’approche chrétienne des juifs, comme d’un auteur exceptionnellement soucieux de leur protection dans une Allemagne alors plutôt hostile ; sa sollicitude resta cependant sans influence historique).
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Jean-Pierre Rothschild (28 avril 2024). Klepper (Deeana Copeland) [monogr.]. Quid sit homo. Consulté le 19 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11u8p